Bien qu’il y ait eu de nombreuses chaises de bureau influentes sur le plan esthétique au début du 20e siècle, c’était un point bas en matière de conception ergonomique.Par exemple, Frank Lloyd Wright a conçu de nombreuses chaises impressionnantes, mais comme d’autres designers, il s’intéressait davantage à la décoration des chaises qu’à l’ergonomie.Dans certains cas, il a pris en compte l'activité humaine.La chaise Larkin Building de 1904 a été conçue pour les dactylographes.Lorsque la dactylographe se penche en avant, la chaise aussi.
En raison de la mauvaise stabilité de la chaise, qui fut plus tard appelée « chaise suicide », Wright a défendu sa conception, affirmant qu'elle exigeait une bonne posture assise.
La chaise qu'il a fabriquée pour le président de l'entreprise pouvait pivoter et ajuster sa hauteur et était considérée comme l'une des plus grandes chaises de bureau.La chaise se trouve maintenant au Metropolitan Museum of Art.
Dans les années 1920, l’idée selon laquelle s’asseoir confortablement rendait les gens paresseux était si répandue que les ouvriers des usines s’asseyaient sur des bancs sans dossier.À l’époque, les plaintes concernant la baisse de productivité et les maladies des employés, en particulier parmi les travailleuses, se multipliaient.Ainsi, la société Tan-Sad a mis sur le marché un siège permettant de régler la hauteur du dossier.
L'ergonomie est progressivement devenue populaire à cette époque dans les années 1950 et 1960, mais le terme était apparu plus de 100 ans plus tôt et n'est apparu qu'après la Seconde Guerre mondiale.Des études ont montré qu'après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux emplois nous obligeaient à rester assis.La chaise MAA de 1958, conçue par le designer George Nelson d'Herman Miller, était nouvelle dans la mesure où son dossier et sa base s'inclinaient indépendamment, créant une nouvelle expérience pour le corps humain au travail.
Dans les années 1970, les designers industriels se sont intéressés aux principes ergonomiques.Il existe deux livres américains emblématiques : "Measure of Man" d'Henry Dreyfuss et "Humanscale" de Niels Diffrient illustrent les subtilités de l'ergonomie.
Rani Lueder, ergonome qui suit le fauteuil depuis des décennies, estime que les auteurs des deux livres simplifient à l'excès à certains égards, mais que ces lignes directrices simplifiées aident au développement du fauteuil.Devenritter et les designers Wolfgang Mueller et William Stumpf, tout en mettant en œuvre ces découvertes, ont inventé la méthode consistant à utiliser de la mousse de polyuréthane moulée pour soutenir le corps.
En 1974, le magnat de la fabrication moderne Herman Miller a demandé à Stumpf d'utiliser ses recherches pour concevoir une chaise de bureau.Le résultat de cette collaboration a été la chaise Ergon, lancée pour la première fois en 1976. Bien que les experts en ergonomie ne soient pas d'accord avec la chaise, ils ne contestent pas le fait qu'elle a apporté l'ergonomie au grand public.
La chaise Ergon est révolutionnaire en termes d'ingénierie, mais elle n'est pas jolie.De 1974 à 1976, Emilio Ambasz et GiancarloPiretti ont conçu la "Chair Chair", qui allie ingénierie et esthétique et ressemble à une œuvre d'art.
En 1980, le travail de bureau était le segment du marché du travail américain qui connaissait la croissance la plus rapide.Cette année-là, les designers norvégiens Peter Opsvik et Svein Gusrud ont proposé une solution alternative aux maux de dos, à la position assise chronique au bureau et à d'autres problèmes de santé : ne vous asseyez pas, agenouillez-vous.
La chaise norvégienne Balans G, qui abandonne la position assise traditionnelle à angle droit, utilise un angle vers l'avant.Le siège Balans G n'a jamais connu le succès.Les imitateurs ont produit ces chaises en série sans sérieusement réfléchir à leur conception, ce qui a entraîné un flux constant de plaintes concernant des douleurs aux genoux et d'autres problèmes.
Alors que les ordinateurs sont devenus un élément essentiel des bureaux dans les années 1980, les cas de blessures liées aux ordinateurs ont augmenté et de nombreux modèles de chaises ergonomiques ont permis davantage de postures.En 1985, Jérôme Congleton conçoit le siège Pos, qu'il qualifie de naturel et d'apesanteur, et qui est également étudié par la NASA.
En 1994, les designers d'Herman Miller, Williams Stumpf et Donald Chadwick, ont conçu la chaise Allen, probablement la seule chaise de bureau ergonomique connue du monde extérieur.La nouveauté de la chaise est qu'elle soutient la colonne lombaire, avec un coussin de forme implanté dans le dossier incurvé qui peut changer avec le corps pour s'adapter à différentes positions, qu'il soit incliné pour parler au téléphone ou penché en avant pour taper.
Il y a toujours un designer qui s'enivre pendant ses recherches, qui tourne sur lui-même et crache à la face du monde.En 1995, juste un an après l'apparition de la chaise Allen, Donald Judd, que Jenny Pinter qualifiait d'artiste et de sculpteur, agrandit le dossier et augmenta la maniabilité du siège pour créer une chaise droite en forme de boîte.Interrogé sur son confort, il a insisté sur le fait que « les chaises droites sont les meilleures pour manger et écrire ».
Depuis l'introduction de la chaise Allen, de nombreuses chaises impressionnantes ont vu le jour.Entre-temps, le mot ergonomie a perdu tout son sens car il existe des études plus nombreuses et de meilleure qualité que jamais auparavant, mais il n'existe toujours pas de norme permettant d'identifier si un siège est ergonomique.
Heure de publication : 16 juin 2023